20150313 - JFCM - Appel de la décision de l'IETF conduisant à une scission technologique de l'internet

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At 21:06 12/03/2015, xxxxxxxxxxx wrote:
> Pour tenter de faire "simple", cela parle de nous, de notre
> porte-monnaie, et de notre mise en esclavage mental à travers le
> mécanisme concrêt de la gouvernance pratique de notre outil de
> communication digitale.

Bon... Au risque de passer pour un con (mais ça, ça me gêne pas du
tout), j'ai décroché assez vite de ton Wiki, au moment de la "Note
architectonique". 


Tu ne passes pas pour un con, mais moi !
Tu mets très bien le doigt où cela fait mal. Le manque de mots pour décrire ce qui nous tombe dessus.

La renormalisation digitale

Ceci vient de ce qu'il y a une profonde rupture entre :

  • le monde que nous connaissons tous (l'internet en est un petit bout)
  • et celui que j'ai professionnellement abordé il y a quarante ans avec sa composante digitale, et qui est en train de nous rattraper

Mon problème est que je ne suis pas un prophète qui fait de la science-fiction et qui peut utiliser les mots de tout le monde pour se faire comprendre de ceux qui ne sont pas encore informés; mais un tacheron qui parle du présent encore mal connu de tous et controversé entre chercheurs, experts, politiques aux commmandes, etc et où la gouvernance est totalement nouvelle (c'est pourquoi certains peuvent en profiter pour rendre me shmilblick opaque (business) ou pompeux (politiques) et en tirer grand avantage pour nous rouler)

Si tu veux, il y a un gigantesque délit d'initiés à notre détriment en cours.
Il s'appelle la Crise.

Nous sommes tous constitutionnellement en "contre-guerre"

Depuis quarante ans, mon boulot est la contre-guerre (encore parfois un peu solitaire) pour s'y opposer.

Ma doctrine (faute de doctrine française encore établie) est que cela passe par :

  • l'enracinement de chacun dans sa digitalité,
  • le contrôle de son relationnel
  • la protection cohérente de ses données privées,
  • la maîtrise de son espace d'échanges numériques.

C'est à dire : je pacifie le territoire commun en aidant chacun à implanter solidement son système judicieusement avec précaution; à organiser la protection de ses échanges de concert avec ses relations familliales, de travail, de culture, nationales, mondiales; de façon à être de taille à optimiser et sécuriser ses relations extérieures.

La contre-guerre est une notion nouvelle, en fait héritée d'Einstein. Dans un espace à quatre dimensions, il faut occuper et se protéger aussi dans le temps. Non seulement à l'intérieur et à l'extérieur, mais aussi à l'ultérieur. Il faut donc se battre aujourd'hui contre ce qui va plus tard nous cnduire à de vrais conflits. Cela est dans notre Constitution et c'est une obligation pour les citoyens qui en sont informés : cela s'appelle le "principe/devoir de précaution". http://fr.wikipedia.org/wiki/Bloc_de_constitutionnalit%C3%A9#Charte_de_l.27environnement.

Le cyberespace

Ceci résulte aussi de ce que notre environnement de vie (Lithosphère, Hydrosphère, Pedosphère [surface de la terre], Atmosphère, Biosphère, Spatiosphere) s'étend maintenant à

  • la digisphère : pense simplement aux nanotechnologies, aux ordinateurs quantiques, à tous ces trucs discontinus sous leur continuité apparente
  • où nous sommes dans une période de colonisation initiale.
  • La stratégie "Status-quo" y était une politique de protection des acquis,
  • Celle de "permissionless innovation" est la coopétition pour de nouveaux territoires digitaux.
  • La multipartieprenance proposée par les US, une coalition des dominants pour être encore plus dominants.

Pour prendre une métaphore maritime : sur la mer du cyberespace il y a

  • des marines impériales (USCyberCommand/NSA, GCHQ, FSB, China),
  • les pirates,
  • et les corsaires avec ou sans lettre de marque (soutien officiel des Etats).
  1. Il semble que notre marine française soit un peu tenue à l'écart par les contraintes de coordination européenne et notre non-appartenance aux "5-Eyes". Notre Amiral Cybernétique, le VA Arnaud de Coustillière en a une position un peu étrange : la cyberguerre serait un abus de langage (http://www.rslnmag.fr/post/2015/01/22/La-cyberguerre-un-abus-de-langage-Interview-du-Vice-Amiral-Coustilliere-officier-general-a-la-Cyberdefense.aspx). Mais c'est du journalisme. Quoique, le langage était un peu différent un an avant : http://www.rslnmag.fr/post/2015/01/22/La-cyberguerre-un-abus-de-langage-Interview-du-Vice-Amiral-Coustilliere-officier-general-a-la-Cyberdefense.aspx
  2. nos pirates ... sont des pirates dont nous savons peu de choses.
  3. Il nous reste donc l'action de corsaires citoyens. Nous. Les "Bitcanniers" ?
At 21:17 12/03/2015, xxxxxxxxxxxxxx wrote:
> Au passage, si d'autres personnes ont compris ce dont il s'agit, je
> suis preneur de messages privés pour éclairer ma lanterne.

Je crois que le soucis de Jefsey Morfin, c'est que même les gens de l'IETF
ne comprennent pas ce dont il s'agit.

Très exactement.

Les initiés militaro-politiques (NSA/USCC [1]) (voir Post-Scriptum sur les US) ont pris le contrôle sur les techniciens en créant l'IETF (1986) pour y entraîner les techniciens à s'investir dans le NSA-compatible jusqu'à ce qu'ils aient suffisament confiance dans le pli donné (ils ne cherchaient pas à les brider), pour s'en retirer officiellement et laisser libre cours à leur innovation dans le cadre défini. Ils ont transféré la tutelle à l'ISOC qu'ils avaient fait sponsoriser par leur fournisseurs. Attention : il s'agit simplement pour l'USCC/NSA de coordonner la technologie des appels d'offres qu'ils font et des propositions qu'ils reçoivent.

Ils (militaro-industriel) ont profité que tout le monde dans un premier temps utilisent leurs solutions pour vendre à la NSA de quoi espionner tout le monde. Ceci est en train de changer, simplement parceque (bien que multiplié par trois grâce à Snowden) les autres marchés se développent pour des solutions hors TCP/IP. Ils vont perdre le contrôle de l'homogéneité technique.

Ce qu'ils font

Ils sont donc en train de faire comme pour le NSA-compatible pour la gouvernance de l'internet (donc niveau politico/économique) en transférant leur implication exécutive (NTIA, càd responsabilité des télé/datacoms de la Maison Blanche) à l'ICANN qui se trouve ainsi :

  • à la tête du IANA (cf. infra) - à elle d'en profiter pour établir son monopole sur le catenet lui-même (les ressources partagées en réseau par tout le monde).
  • qui est soumise (vu son implantation géographique) à la loi Américaine et donc à la FCC (càd. responsabilité des télé/datacoms du Congrès) sans que cela ne fasse de vagues puisque tout le monde est habitué.

La décision qui conditionne cette prise en main a été publiée hier (le 15 septembre 2015 est visé pour la transition), dans six mois.

NB:

Il faut du temps pour étudier .... et débattre de la forme au lieu du fonds.

Il introduit enfin le concept de PSN (Packet Switch Network) pour ouvertement réclamer la possession du Catenet (nos resources netdigitales globales partagées). Tu en trouveras un premier résumé pour les quiddams comme nous sous http://telefrieden.blogspot.fr/. Tout le monde va se focaliser sur la net neutralité, la constitutionalité de la décision, etc. ce qui fera que personne ne s'intéressera au problème de fond (architectonique) :

  • à qui cela appartient (pas seulement aux US et Google)
  • qui est concerné (en l'occurence les citoyens yankees : nos lois sont votées au Palais Bourbon)
  • qui fait quoi : le Libre est justement que n'importe qui peut faire ce qu'il veut (avec la différence entre les relationnels et les logiciels libres, que pour les relationnels libres cela compatible en temps réel et de plus en plus intra-applicatif - ASAP: application as a protocol).

Le IANA

Dans les deux actions ils ont utilisé le "IANA", (http://iana.org), c'est à dire la base de données des noms, adresses et paramètres qui est sensée être le coeur de l'internet. En fait de son plan d'adressage, et du fichier racine de la CLASSe "IN" (ICANN/NTIA?) alros qu'il y en a 35000 autres et 256 par utilisateurs, soit des millards de millards. Comme d'hab, le conflit se repose sur un petit mensonge US.

Le IANA a été créé et géré par Jon Postel avec le titre officiel de Czar de l'internet (RFC 433 - RFC 2468). Le mécanisme en place était que le référent ultime du IANA. Selon le schéma qui lui a été présenté et signé:

  • ce IANA deviendrait "iana.arpa" sous contrôle de l'IAB. (".arpa" est bien sous contrôle de l'IAB (internet architecture board))
  • et la pratique opérationnelle sous ICANN (http://iana.org) qui peut en payer le coût..

Etait. Cette fois-ci, l'IAB abdique du contrôle de l'ICANN en cas de clash. Ce contrôle revient au pire à l'ISOC (qui est propriétaire de ".org"), c'est à dire au lobby des sponsors. Ceux-ci sont toutefois à la manoeuvre puisque cela passe sous la loi, américaine, et donc la FCC, donc le lobbying au Congrès (le projet public est sous http://gsnetworks.org/blog/governing-the-internet-a-new-era-begins/ - voir qui sont les sponsors de ce contractant de l'ISOC : http://gsnetworks.org/sponsorship/ (il faut cliquer manuellement pour les voir. Le Google est en tête, le State Departement se mêlle aux autres.)

Et nous et nous et nous ?

Et nous la-dedans. On est empètrés dans l'Europe. Ceci fait que la réaction ne peut être que citoyenne. Après le 11 septembre il y a donc eu un gros travail orienté sécurité. J'ai alors prévenu de notre fenêtre de 15 jours pour nous imposer au plan US, et averti des 30 ans que cela nous prendrait pour remonter la pente autrement. https://fr.groups.yahoo.com/neo/groups/icann-fra/conversations/messages/1047

La conséquence est décrite dans la suite donnée à la fin de ce texte sous http://iuwg.net/index.php/Internet_:_15_jours_pour_convaincre_-_30_ans_%C3%A0_subir. Cette fois là, les choses étaient bloquées par la stratégie stérilisante du "status-quo" (keep NSA-compatible). Aujourd'hui le paradigme se veut "permissionless innovation" : cela donne plus de marge de manoeuvre. Au lieu d'une association informelle porteuse d'un banc-test, le projet est celui d'une société (coopérative, mais une vraie SA) qui par là sera indépendante du "lobby des sponsors"

Pas mal brouillon.
Mais le sujet et très vaste et tant confusé par tout ce que l'on blablate sur lui.

Dommage, il y avait plein de mots nouveaux après,
qu'il m'aurait été agréable d'apprendre pour les replacer à l'apéro
entre potes par exemple :-P

Si tu as le coeur bien accroché tu peux essayer le Vocabulaire du LERDA.

Sursum Corda jfc


PS

Dans cette affaire nous avons a bien comprendre que nous sommes confrontés aux fournisseurs (militaro-industriel) du système qui nous protège. Il est américain, car il doit être national du pays dominant. Cela n'a rien à voir avec les Américains eux-mêmes.

Militaro-industriel 
Pour comprendre de dont il s'agit le texte clé (très très court) est un paragraphe de la conclusion de mandat de "Ike", Dwight D. Einsenhower. Tu le trouves sous http://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_de_fin_de_mandat_de_Dwight_D._Eisenhower. Ensuite tu peux aller sur http://icp.ge.ch/po/cliotexte/deuxieme-moitie-du-xxe-siecle-guerre-froide/discours.eisenhower.html pour avoir le texte intégral en français. C'est le diagnostique du meilleur expert : vainqueur américain de la WWII et deux fois président.


République Américaine 
Un bon américain ne conçoit pas son pays comme une démocratie, mais comme une République. Comme nous. Mais fédérale. (c'est pourquoi il est absurde de vouloir les copier pour l'Europe dont le projet obéit à un projet confédéral, contre lequel ils ont conduit une guerre civile refondatrice. Nous on a aussi conduit bien des guerres européenns pour savoir ce qui nous convient.
Et il sait que cette République, en tant qu'empire dominant, est en danger car
  • il lui revient d'être le gendarme du monde,
  • sauf à ce que son "ile" géographique (comme l'Angleterre des XVIII/XIX siècles) ne disparaisse
  • devant les empires du "continent eurasiatique".
Le bouquin de référence à ce sujet est certainement "The Gand Chessboard" http://en.wikipedia.org/wiki/The_Grand_Chessboard de Zbigniew Kazimierz Brzezinski, co-fondateur de la TriLaterale, conseiller des affaires internationales de Bush et d'Obama, dont la politique de "containment" a réduit l'URSS et théoricien de la stratégie actuelle du "titytainment", le "des jeux et du pain" (panem and circenses) qui nous conduit.


le security-industriel
Si tu veux bien comprendre le coeur de la politique des professionnels de la sécurité/défense digitale des US, il te faut lire des trucs de Richard Clarke. http://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_Clarke.
C'est lui qui était dans le fauteuil du Président dans la War-Room de la Maison Blanche le 11 septembre, Condolezza Rice volontairement à ses côtés.
Il est pour nous surtout l'auteur de la doctrine de sécurité digitale qui a été mise en place ensuite après un effort consequent d'écoute du public et des industrie. Cette doctrine établit le risque cybernétique pour les Etats-Unis au niveau "équivalent nucléaire". Elle a donné lieu au PCIPB (President's Critical Infrastructure Protection Board) et à la doctrine de sécurité cyber (http://newsbreaks.infotoday.com/NewsBreaks/PCIPB-Releases-National-CyberSecurity-Strategy-Recommendations-17085.asp). Tu trouveras une bonne introduction en ce qui concerne la situation sous http://en.wikipedia.org/wiki/Cyber-security_regulation.
  • Tu as là, non-pas des journalistes, des activistes, ou même des experts. Tu as les gens qui ont décidé et que suivent ceux qui agissent et manipulent pour cela les gens, les Etats, et tout particulièrement la face peu accessible à la démocratie participative des technologies (en raison de leur complexité), actuellement.
  • La stratégie semble manifestement un recentrage de maturité : l'exécutif (NTIA) se tourne vers la sécurité et le législatif (FCC) vers le fonctionnement ordinaire du "PSN" américain et de son glacis mondial du Catenet. C'est très exactement ce qu'avait prévu Vint Cerf dans son document IEN 48 de 1978.
Sauf que cela a mis plus de temps et de dégats que prévu pour la raison simple que TCP/IP n'a pas de couche OSI six "présentation", là où se traite la sécurité, l'intelligence et les langues. Cette couche a été implémentée de bric et de broc à travers de multiples patchs (Web, IDNs, encryption, etc.) ils ont besoin de la consolider (appel de l'IAB en ce sens https://www.iab.org/2014/11/14/iab-statement-on-internet-confidentiality/ : durcir le protocol stack d'IP). Ce sont sans doute des usines à gaz vu ce qui est déjà déployé.
L'approche Relationnels Libres que je suggère serait de revenir à une architecture/autorité distribuée et non plus technocratico/hierarchique :
  • services commun de transport de données à travers le Catenet (interactif, CDN, mémorisation locale/streaming, etc.) de bout en bout.
  • protocoles de desserte frange à frange (conforme à l'architecture de l'Internet - réseau de transport stupide de datagrmmes de bout en bout - tout le reste à la frange)
  • interapplications (réparties de toutes les manières dont chacun le veut, et avec toutes les formes d'intelligence) sur l'interface utilisateur intelligente (IUI) située et contrôlée sur sa machine sur machine virtuelle sécurisée.